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Concours Régional d'Eloquence par "Xpression"

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L'amour est mort. Vive l'amour.
Représentante de Eloquentia à la finale régionale du concours d'éloquence​

Le roi est mort. Vive le roi.

C’est une expression qui célèbre la succession.

Qui célèbre l’héritage qu’un nouveau monarque reçoit

Qui célèbre et soutient ses nouvelles opinions.

 

Non seulement cela souligne le changement de souverain

Mais il notifie aussi la continuité de la part de divin

Qui se transmet du roi mort à son héritier

Car il ne peut disparaître, il est sacré

 

 

De la même façon l’amour change au fil du temps,

Chaque époque a ses attentes sur cette idée

Certains aspects deviennent plus ou moins importants

Nos visées virent et varient sur l’être aimé

 

Les paysans d’autrefois n’avaient pas les mêmes attentes

Ils recherchaient une femme forte

Une femme qui puisse travailler dans les champs

Une femme sur qui compter et qui les réconforte

 

Les hommes dans la cours  du roi majestueux

Cherchaient une femme de bonne famille avec des formes arrondies

Celle qui pourrait faire d’eux des nobles, des sangs bleus,

Celle dont la richesse assurera d’évoluer dans la cour de la monarchie

 

Mes grands-pères cherchaient une femme qui les rassure

Une femme religieuse, une femme pure,

Une femme pouvant élever les enfants de leur union

En leur inculquant valeurs et traditions

 

Mon père cherchait plutôt une compagne fiable

Avec qui construire des projets durables

Une partenaire qui ne partira pas

Un amour qui ne périra pas

 

Tandis qu’à notre âge, on cherche quelqu’un qui nous aime pour ce qu’on est

Quelqu’un qui nous respecte et s’intéresse à nos projets

Quelqu’un en qui ont peut placer notre confiance

Quelqu’un qui nous comprenne et nous supporte en toutes circonstances

 

L’amour s’est donc développé au fil du temps

Il s’est adapté à son environnement

A chaque époque il se transcende

Il renaît toujours de ses cendres

 

Mais le sentiment profond de l’amour véritable

Ce ressenti est tellement puissant qu’il est inaliénable

Les émotions nous emportent toujours autant qu’avant

Notre attachement est toujours aussi fort qu’avant

 

Alors, puisqu’il s‘adapte et qu’il se transforme,

Mais qu’il garde le sentiment qui fait son essence jour après jour,

On peut le clamer haut et fort

L’amour est mort. Vive l’amour !

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De la même façon l’amour change au cours de la vie

A chaque phase que l’on traverse il prend des sensibilités différentes

Quoi qu’il arrive il nous entoure, nous enveloppe et nous suit

Il nous transperce, nous perturbe et nous hante.

 

Le premier amour que l’on rencontre, c’est celui de notre mère

Il nous permet de survivre à nos premiers jours sur cette Terre

Il nous aide à grandir et atteindre la majorité

Tout en continuant à nous conseiller les années d’après.

 

Puis viennent les premières relations d’amitié

Et parfois même les premières amourettes

Qui sont bien compliquées à l’époque du collège ou du lycée

Mais essentielles pour murir et mieux se connaître

 

Puis s’en suit souvent plusieurs relations

Car il est difficile de trouver le bon compagnon

De déceler celui qui nous correspond

Et avec qui il n’y aura pas de barrière de communication

 

Et entre chaque relation c’est la rupture

L’amour se fane, s’éteint, se tue.

Cette mort, on en a besoin pour faire le deuil

Pour terminer cet attachement avant de passer à une histoire neuve

 

Mais toujours l’amour renait

Toujours il réapparait

Au moment où l’on ne l’attend pas

Car à jamais dans notre cœur il persistera

 

On le retrouve alors dans une autre personne

Ou dans de nombreuses amitiés

Tout ce que l’on affectionne

Est la preuve que l’amour a ressuscité

 

Et non seulement il s’est ravivé

Mais la flamme qui l’anime

Elle ne perd pas de son éclat, de sa beauté

Elle se transmet d’une passion à sa voisine.

 

Alors, puisqu’il s‘adapte et qu’il se transforme,

Mais qu’il garde le sentiment qui fait son essence jour après jour,

On peut le clamer haut et fort

L’amour est mort. Vive l’amour !

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De la même façon l’amour change tout autour du monde

Chaque civilisation a ses propres traditions

Il ne se traduit pas de la même façon selon les cultures

On  n’aime pas de la même façon en Asie qu’en Amérique du Sud.

 

En Europe occidentale, on ose se montrer amoureux

Les gestes tendres au milieu de la foule ne sont pas scandaleux

Il est perçu comme normal se s’enlacer et se s’embrasser

Dans les lieux publics ou avec des invités

 

A contrario, les japonais sont moins démonstrateurs

De leurs gestes d’amour, ils font preuve de pudeur

On ne les verra jamais trop se rapprocher

Mais leur amour n’est pas moins fort, il est juste caché.

 

Dans les pays du Maghreb, les liens sont également différents

Puisque les activités hommes/femmes sont bien séparées

Les invités ne voient la femme au foyer que très rarement

Les  contacts physiques ne se font que dans l’intimité

 

Un collègue Sénégalais, lui, a deux femmes,

Il aime autant les deux, toujours impartial,

Et ses femmes sont heureuses à cette idée,

Car en plus de l’amour, elles partagent l’amitié au sein du foyer.

 

Chez les Mosos et les Khasis, des tribus de l’Himalaya

Les femmes jouent un rôle très crucial

Et parce qu’elles sont plus puissante et  écoutées

Leurs mœurs concernant le couple se sont libérées

 

Des quatre coins du monde, l’amour prend différentes formes

Qui se confrontent et qui se complètent les unes avec les autres

Et en passant d’une tradition à une autre, on voit qu’il se transforme

Qu’il change, il s’adapte à ce que la culture lui impose.

 

Mais le sentiment qui lie les êtres aimés

Est toujours aussi puissant, aussi sacré

Il dépasse toutes les traditions

Il navigue à travers toutes les civilisations

 

Alors, puisqu’il s‘adapte et qu’il se transforme,

Mais qu’il garde le sentiment qui fait son essence jour après jour,

On peut le clamer haut et fort

L’amour est mort. Vive l’amour !

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Car oui, n’oublions pas que cela fait 100 000 ans

Que l’homme moderne existe

Et donc 100 000 ans que les relations entre les hommes changent

Pour s’adapter à l’environnement et que notre race persiste.

 

L’amour s’est donc mainte fois renouvelé

Face aux contraintes et contre vents et marées

Afin d’assurer aux humains d’enfanter

Et donc à l’humanité de se perpétuer

 

Car l’homme est avant tout un être sociable

Il a besoin de lien avec ses semblables

En tissant ses relations, l’amour et les sentiments

Naissent donc naturellement

 

Aujourd’hui, nous sommes la preuve vivante

Que nos ancêtres ont su à chacune de leur époque

Aimer leurs semblables de façon innovante

Pour qu’au fil du temps, nos amours soient de plus en plus fortes.

 

Ce sentiment d’amour s’est transcendé

Il a gardé ce qu’il a de meilleur dans toutes les écueils qu’il a traversé

Afin de se développer dans des environnements plus ou moins sains

Et pour arriver à une passion qui atteint le divin.

 

Alors, puisqu’il s‘adapte et qu’il se transforme,

Mais qu’il garde le sentiment qui fait son essence jour après jour,

On peut le clamer haut et fort

L’amour est mort. Vive l’amour !

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ELOQUENTIA 1/8e de FINALE 

 
L'inconscient est-il une excuse ?
POSITIVE
8e de finale - ELOQUENTIA GRENOBLE - 13/03/2018

La nuit. Les étoiles.

Et moi. Plantée là.

Allongée sur le sol à regarder en l’air.

L’odeur de l’herbe et de l’humidité de la terre.

Le bruit du vent et de quelques chouettes aux alentours

Et puis, la lune rayonnante et toutes les étoiles qui l’entourent.

Alors mes paupières se ferment et c’est un tout autre monde qui s’ouvre devant moi.

Mon imagination m’emmène dans de lointaines contrées,

Des contrées que je crée seule dans ma tête mais que paradoxalement je ne choisis pas

C’est d’ailleurs ce qui fait leur beauté,

La magie de ce mystère

Qu’on va chercher au fond de nous-même

Et en se laissant guider ainsi,

c’est comme jouer à la loterie :

Je peux tomber dans un inconnu agréable, rappelant des souvenirs réconfortant,

Je peux tomber dans un inconnu neutre, plus fréquent d’ailleurs et moins intéressant

Je peux tomber dans un inconnu malsain, une partie de moi que je refoule en vain.

 

Hier, je suis tombée sur le tendre souvenir des bras de mon compagnon,

La sensation que rien ne peut nous arriver tant que l’on reste ici.

Mes rêves me servent donc à re-vivre et re-sentir  ces émotions, ces sensations.

Mais tous les soirs ne sont pas comme celui-ci.

 

Et si ce soir, je rêve d’un monde sombre,

D’un monde où les valeurs encombrent

Un monde où je vole, je tue, j’abuse de cruauté

Un monde où je prends plaisir à faire des atrocités.

Et si ce soir, je commence à prendre goût à la barbarie

Et si ce soir, je jouis de la cruauté affligée à autrui

Et si ce soir est le soir où je me révèle être un monstre

Et si ce soir est le soir où je deviens une abomination ?

Car si ce soir est le soir où je chavire,

Alors demain est le dilemme, je dois choisir :

Soit je refoule ces idées sombres qui pourtant me plaisent tant

Soit je passe à l’action et j’engendre mon plan horrifiant.

Demain, je me dégoute des idées qui peuvent me traverser

Mais je ne peux les chasser car en moi-même, je suis piégée.

 

 

 

Je me bats contre ces pensées, Je suis tiraillée

Je suis obsédée, je suis aliénée.

Mais si demain je passe à l’action

Si demain j’outrepasse ma raison

Alors la faute à qui, à quoi ?

Le coupable, est-ce que c’est moi ?

J’ai voulu pourtant me contrôler

J’ai voulu pourtant n’pas offenser

Mais le poing qui a frappé, c’est le mien,

Mais la main qui étranglait, c’est la mienne.

 

Et si demain j’invoque ces sombres idées

En excuses pour me faire pardonner

Alors est-ce qu’il sera légitime

Que je me porte en victime ?

Victime de ces pensées

Dont je n’peux réchapper

J’pourrais dire « non, c’n’est pas d’ma faute ! »

De ces idées je ne suis que l’hôte !

Mais le poing qui a frappé, c’est le mien,

Mais la main qui étranglait, c’est la mienne.

                            

Suis-je plus fou que je n’suis vil ?

Ma place serait donc dans un asile ?

C’est mon inconnu qui influe

C’est inconscient qui le tue

C’est ce mal que je garde au fond de moi

C’est ce mal qui me fait perdre foi

Je ne voulais pas blesser,

Je ne voulais pas tuer,

Mais le poing qui a frappé, c’est le mien,

Mais la main qui étranglait, c’est la mienne.

 

Ce sont mes gestes qui ont porté atteinte,

C’est mon action qui mena à la crainte

C’est donc moi qui suis à blâmer

Car c’est moi le seul meurtrier 

Menez-moi donc en prison

Je mérite l’incarcération

Je suis responsable de mes actes

Même s’ils sont guidés par le mal

Car le poing qui a frappé, c’est le mien,

Car la main qui étranglait, c’est la mienne.

 

 

Je me dis,  a posteriori

Que j’aurai pu    m’faire secourir

Que le désastre aurait pu être évité

Si j’avais su me faire aider

C’est le temps où je refoulais

Qui fit de moi un tortionnaire

Mais malgré tous ces regrets

Il faut accepter la réalité

Car le poing qui a frappé, c’est le mien,

Car la main qui étranglait, c’est la mienne.

 

Si mes pensées tiennent  de mon inconscient

Les mettre en actions  était conscient

Si refouler  m’emballait le pouls

J’me voyais bien  devenir fou.

J’étais conscient  d’mon inconscient

J’me savais apte  à être violent.

Malgré ces faits, j’me suis cachée

Laisser moi donc  m’faire inculper.

Car le poing qui a frappé, c’est le mien,

Car la main qui étranglait, c’est la mienne.

 

D’puis qu’on est p’tit, on nous l’a dit,

Qu’il n’faut pas faire, d’mal à autrui

On peut penser, bien tout c’qu’on veut

Tant que l’on reste, pas dangereux.

Donc l’inconscient c’est qu’une excuse

Il explique la source, mais pas qu’on abuse,

Car quand nos accès nous font braquer

C’n’est qu’sur nos actes qu’on peut compter.

PEUT-ON DEPLACER DES MONTAGNES ?
NEGATIVE
1/4 de finale - ELOQUENTIA GRENOBLE - 21/03/2018

J’ai toujours vu ma mère

En cuisine pendant qu’mon père

Au travail il s’affairait

A la maison il s’absentait

Dans les foyers de mes amis

Ils fonctionnaient aussi ainsi

Est-ce un standard ? Est-ce une norme ?

 Doit-on toujours rester conforme ?

 

Ma mère et sa mère avant elle,

Ont leur valeurs, en sont fidèles,

Afin d’avoir une vie épanouie

Il faut être dévouée à sa famille

Mon père et son père avant lui

Pensent qu’au travail on s’investit

La maison est une autre affaire

Ils laissent donc leur femme faire

 

J’ai donc grandit dans un monde scindé

Et de mon frère on me séparait

On n’attendait pas les mêmes choses

Du garçon en bleu, de la fille en rose

Pendant qu’mon frère pouvait s’intéresser

Au sport, aux voitures ou aux sciences

Moi, je devais me confronter

A la cuisine,  les arts, la bienséance.

Je n’dis pas que ces choses-là sont moindres

C’est juste que je préférais les tracteurs aux épingles

Et alors face à cette culture

J’ai fini par aimer la couture

Puis à l’école pour m’intégrer,

Il fallait toujours s’adapter,

Car les groupes d’affinité

Dépendaient de nos activités

Je voyais donc toutes mes copines

Faire de la musique, faire de la gym

Tandis que mes copains

Jouaient au tennis ou avec des trains

Je n’sais pas si j’ai bien fait de suivre ce chemin

Mais j’voulais tout faire et pas choisir

Du tennis et du judo avec les copains

Du théâtre et du piano avec les copines

Pendant un bon moment

J’ai surmené mon emploi du temps

Pour ne pas avoir un faire un choix

Pour faire aussi ce qu’il me plait, à moi.

 

Mais cette méthode a ses limites

Car il y a un âge critique

C’est ce qu’on appelle l’adolescence

Et on n’en a pas souvent conscience

 

C’est quand les filles commencent à avoir des formes

Et quand les garçons réveillent leur testostérone,

Que les médias font passer des messages

Discriminant, sciemment ou par mégarde.

Que les formes pulpeuses

Que la beauté avantageuse

Sont le seul moyen, pour la femme, d’attirer

Et donc le seul moyen, pour elle, d’exister

 

C’est alors à ce moment crucial

Ce moment de conscience instable

Que la société nous demande de faire des choix

Qu’elle nous demande de trouver sa voie.

A 15 ans, on choisit son lycée professionnel ou général

A 16 ans, on choisit sa filière sciences ou social

Dans ces années de repères en berne

C’est notre futur que l’on discerne

On choisit donc en s’faisant aider

De ses parents, de ses ainés

Dont la vision également est altérée

Par ce fossé présent depuis des années

 

En voyant que seulement 3% des prix Nobels

Sont attribués à des sapiens femelles

Qu’on est moins d’un tiers des scientifiques

Et moins d’un quart en politique

Comment les jeunes filles peuvent se projeter

Dans des milieux si confrontés

Au sexisme, aux remarques et aux railleries

Dues au simple fait d’être une fille.

Elles sont donc plutôt guidées

Vers les métiers de la santé

De l’aide aux personnes âgées

Ou du commerce de proximité

Leur futur est tout tracé

Et le gouffre n’est pas prêt d’être remblayé

Car elles montreront dans leur foyer

L’exemple qu’on leur avait déjà montré.

 

Ce qui m’a poussé à suivre un chemin différent,

A faire des mathématiques et des sciences

Et donc me séparer de mes amies

C’est les regrets de ma mère a posteriori

J’ai alors compris que ce qu’il faut suivre

C’est pas les autres, c’est nos envies

Et même si pour ça, il faut traverser

Des passages incompris et esseulés

 

Aujourd’hui nous avons encore l’exemple

3 femmes sur plus de 40 participants

Et 1 seule représentante féminine

En face de vous aujourd’hui  

On se demande alors pourquoi ce déficit

Sûrement parce qu’il est perçu comme trop viril

De défendre ses idées avec ferveur

De parler fort comme un orateur

 

La gagnante de l’année dernière

Etait dans la situation similaire

Ludivine présente juste là

Seule femme en quart de finale

Preuve qu’on n’est pas moins méritantes

On est juste moins présente

Moins présentes parce qu’on n’ose pas

Parce que d’après notre culture, notre place n’est pas là.

Lors de son discours en finale à Paris

Ludivine a donc reçu les critiques du juri

Alors que les autres étaient analysés sur le fond

Elle n’a reçu que des remarques sur sa condition.

Que son look strict et classique faisait penser

A une prof de bio qui fait fantasmer

Mais que sa façon de parler en femme forte et affirmée

Frustrait les hommes, jusqu’à les émasculer. 

(Je n’fais que citer)

Est-ce des remarques que l’on doit accepter ?

Des injustices perpétuées même par les plus éduquées

Une semaine après que ces remarques furent prononcées,

Seuls trois jurés se sont excusés.

Les autres et les femmes du juri

N’ont même pas ressenti

L’injustice qui s’était passée

Une scène trop usuelle pour être remarquée.

C’est donc à cause de cette éducation

Que les femmes font abnégation

Qu’il y a si peu de femmes au pouvoir

Parce qu’elles pensent ne pas le valoir.

 

A force qu’on nous dise que l’on n’est pas capable

On ne pense pas à déplacer des montagnes

On ne va pas déplacer des montagnes,

On ne peut pas déplacer des montagnes

 

Aujourd’hui je montre cela par l’exemple du sexisme

Car c’est celui dont je peux vous parler, celui que je vis

Mais la scission est la même pour les enfants des quartiers,

Pour les personnes différentes ou pour les étrangers.

Notre culture est une culture qui influe

Une culture qui exclue

Une culture qui reclue

J’espère seulement qu’elle évolue

 

Alors pour favoriser l’évolution

Il faut miser sur l’éducation

Car ce qu’on nous dicte encore enfant

Influe beaucoup lorsqu’on est grand.                

SOMMES-NOUS L'ILLUSION DE NOUS-MEME ?
NEGATIVE
Petite finale - ELOQUENTIA GRENOBLE - 21/03/2018

On n’se sent pas forcément bien dans nos vies fades
Alors on s’change les idées par des p’tites blagues
En jetant la faute sur des types paf

Alors qu’en vrai c’est nous qui avons l’pif en vrac

 

Non, pas besoin de faire des mic-mac

On évite les films de meurtre au pic à glace

On va plutôt bouffer ensemble un Big Mac

Parce qu’on n’est pas du genre à boire des kirs poire

 

Entre nous, on est simple, ya pas de zigzag

On parle de trucs normaux, ouais, de slips sales,

Ou de projets futurs, car on kiffe ça

Mais qu’on n’fait jamais parce qu’on flippe grave

 

On entend dans nos vies le tic-tac

Faut qu’on bouge, le futur a pris l’large

Donc on essaie encore, on hisse le mat

Mais on reste échoué sur la rive du lac

 

Tous les jours on s’réveille sur notre clic-clac,

Notre studio ressemble à un brique-à-braque,

On dirait que l’appart vient d’être mis à sac

Il faudrait vraiment qu’on se tire de là

 

Alors oui, viens, on prend nos clics, nos clacs,

Après tout, on a bien réussi l’bac

On peut  donc affronter le pire trac

Mais avant tout ça, faut qu’on vide nos sacs

 

Aujourd’hui, je viens vous parler de ma vie,

De mes expériences, mais surtout de mon ressenti

Parce qu’en prenant un tout petit peu de recul

J’me rends compte que mes peurs n’étaient pas si ridicules

 

Malgré mon caractère toujours enjoué

J’ai maintes fois dû cacher,

Les doutes qui en moi résidaient

Les craintes qui en moi grandissaient

Dès petite j’avais du mal avec l’école

Même si j’ramenais toujours des bonnes notes

Je glandouillais tout c’que je pouvais

Et je ne me concentrais jamais

 

Mes parents qui étaient toujours dévoués

Ont trouvé de nombreux professeurs particuliers

Pour qu’à la maison je puisse un peu travailler

Et compenser les cours que trop souvent je manquais

 

J’ai donc passé mon collège et mon lycée

En étant toujours assistée

Et même en passant aux études supérieures

J’ai gardé ces aides extérieures

 

Alors en moi la confiance s’est brisée

Car je me disais que ma place n’était pas méritée

Que si j’étais toujours la meilleure

Ce n’était que grâce à ces professeurs

 

J’avais ce sentiment d’injustice

Qu’avec mes concurrents encore en lisse

On n’était pas logés à la même enseigne

Et que si je gagne c’n’est que parce qu’on m’aide

 

Alors j’ai obtenu mes diplômes avec brio

J’ai réussi mes épreuves et obtenu les bravos

Car oui, j’ai fini mon école d’ingénieur

Mais cela n’a pas apaisé mes peurs

 

Alors arrivée à ce niveau érudit

Où l’on est considéré comme l’élite

On se dit que la confiance en soi devrait revenir

Que je devrais être fière et sans souci

 

Mais non, à l’intérieur de moi c’est la crainte

C’est donc pour moi une victoire en demi-teinte

Peur qu’on s’aperçoive que je ne mérite pas tant

Que toutes ces années d’études ne soient que du vent

 

Alors je n’cherche pas un travail tout de suite

Je veux juste faire une pause dans ma vie

Et j’en profite pour retarder le moment

Où le monde se rendra compte de ce que je vaux vraiment

Car d’après moi, je ne suis finalement pas grand-chose

D’après moi, tout ce que j’ai-je le dois aux autres

J’suis une fille qui a eu la chance de naître dans une famille aisée

Et donc une fille qui a eu la chance d’être aimée et aidée

 

Donc j’ai accepté le premier job qui m’a été proposé

De peur de ne jamais en retrouver

Parce qu’une entreprise pouvant me faire confiance

Ferait d’après moi preuve d’insouciance

 

C’est donc emplie de tous ces doutes

Que je vais vers ce que je redoute

Que je puise ce qu’il me reste de confiance en moi

Et que je me dirige vers mon premier emploi

 

Ce premier emploi ne me correspondait pas

C’était des fonctions où je ne me retrouvais pas

Mais puisque je me considérais pas assez qualifié

Je pensais que cette place non désirée m’était méritée

 

Il m’a fallu longtemps pour comprendre

Que l’illusion que je m’étais faite sur mes compétences

N’étaient ni fondées, ni réelles

Que l’on n’est pas l’illusion sombre que l’on se fait de nous-même

 

Que tout ce que je pouvais faire et que tous les exploits

Ne clouerai jamais le bec à cette petite voix

Qui trouvera sans cesse un prétexte

Pour me rabaisser afin que je me déteste

 

Et que ces pensées qui me rabaissent

Et qui installent en moi le malaise

N’ont rien de concret, rien de consistant,

Elles ne sont que fiction, illusion, néant

 

Ce qui m’a permis de changer d’esprit

C’est le regard de mon petit ami

Et c’est alors que j’ai compris

Que je méritais plus d’estime

 

Car il m’aime pour ce que je suis

Pas pour mon niveau de vie

Il apprécie ma personnalité

Sans profiter de mes activités

​

Il n’a pas eu honte de me présenter

A sa famille qui pourtant à pour valeur de se dépasser

Quand moi j’étais encore sans travail

Et que je n’apportais ni prestige ni capital

 

Il n’avait pas honte de me présenter

A ses amis qui n’ont pas les mêmes priorités

Quand moi de mon corps je suis complexée

Et que je n’ose pas toujours m’intégrer

 

J’ai donc compris que je pouvais avoir de la valeur

Dans les yeux d’un homme plein de douceur

Qui en faisant juste preuve de respect

M’a permis de me développer

 

Aujourd’hui mes doutes n’ont pas disparus

Mais je n’me suis pas abattue

Ils se sont juste un peu estompés

Ce qui me permet de relativiser

 

J’ai changé de travail et je suis contente de ma boîte

Et même si souvent je doute encore de moi

Je me dis que les autres sont pareils

Qu’ils doutent également de leurs gestes

 

Désormais, je reprends donc doucement confiance

Cette année j’ose acheter mon propre appartement

Cette année j’ose chanter devant un public

Cette année j’ose devant vous discourir

 

Donc j’aimerais profiter de ce concours

Pour glisser un mot dans mon discours

A l’homme que j’aime et qui est devant moi

Car Eloquencia ça sert aussi à ça

 

Et oui, je vais prendre ma guitare

Pour exprimer mon petit message

Même contre l’avis des jurés

Qui me l’avait déconseillé

 

Ces mots je les adresse à mon amoureux,

Mon chaton, mon cœur, à toi Mathieu,

Car de ces paroles, chacun des mots je les pense

Et j’aimerais qu’à ton oreille, ils prennent tout leur sens

​

​Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer 
Et la terre y peut bien s'écrouler 
Peu m'importe si tu m'aimes 
Je me fous du monde entier 


Et tant qu'l'amour inondera mes matins 
Et tant que mon corps frémira sous tes mains 
Peu m'importent, oui, les problèmes 
Mon amour puisque tu m'aimes

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